Pour faire le plein d’énergie et partir sur des bases solides en ce début d’année 2019 , rien ne vaut un bon chantier participatif sur la maçonnerie en pierres sèches !
Samedi 19 et dimanche 20 janvier, à Lou Baptistou, nous étions cinq à nous retrousser les manches pour rénover le mur de soutènement du jardin potager en terrasse et construire un nouveau muret en pierres sèches à l’emplacement d’une future bâtisse.
Après un café et un thé d’accueil, le samedi matin, Hervé a partagé son analyse besoins / fonctions de la construction en pierres sèches, le vocabulaire usuel rencontré et il a expliqué les principes et bonnes pratiques à suivre. Ce temps de théorie s’est terminé par le visionnage d’un film sur la restauration d’une restanque en pierres sèches.
Place à l’action ! Le temps d’enfiler nos manteaux bien chauds, nos grosses chaussures et nos gants épais, et nous voilà face au mur à rénover. Le chantier était déjà bien préparé : la partie écroulée avait été déposée et nettoyée, les pierres récupérées, triées par taille… mais au moment de rebâtir, nous nous sommes aperçus que d’autres parties étaient instables. Nous avons préféré les défaire également. L’accès au mur n’est pas facile derrière l’énorme figuier qui s’est développé à ses pieds, mais à force de creuser, gratter, tailler, nous avons fini par recréer un niveau stable sur le roc servant de fondation.
On tâtonne pour trouver la bonne pierre au bon emplacement, on demande confirmation aux plus expérimentés, on les observe en se demandant comment ils font pour trouver la bonne pierre du premier coup sans hésitation.
Il est déjà 13h et nous avons tout juste remonté la semelle du mur. Une petite pluie fine se met à tomber, le froid commence à nous gagner. Mieux vaut aller se restaurer pour reprendre des forces. Au menu partagé, boulettes de bettes à la niçoise, mesclun de salades du jardin et gâteau de butternut glacé au chocolat. Tout le monde se régale dans une ambiance joyeuse.
Le ciel est avec nous ! La pluie s’est arrêtée juste avant de reprendre le chantier. Les nuages laissent même filtrer quelques rayons de soleil. On tombe les vestes pour monter les pierres de plus en plus haut. Malgré le manque de place, chacun œuvre avec dextérité et autonomie. Sans avoir besoin de se parler, on se remplace aux différents postes de travail : certains vont chercher des pierres avec les brouettes, d’autres recherchent les pierres adéquates et les passent aux derniers qui se laissent guider par leur instinct pour les placer.
Blang ! Bling ! Blang ! Voilà qu’Emmanuelle se met à taper sur toutes les pierres avec sa massette. Oh là ! Il est temps de la remplacer pour le remplissage des derniers rangs. Quelques coups de burin pour ajuster les pierres de couronnement, quelques pelletées de terres pour niveler le talus et araser les pierres sèches et le mur est terminé ! Il est 17h, et chacun affiche un sourire satisfait et fier du beau travail accompli. On partage une infusion près du poêle, tout en échangeant sur nos parcours qui nous ont mené à la permaculture dans Lot, et on se dit « à demain » pour la suite du chantier.
Quand Pauline et Thomas nous rejoignent le dimanche à 9h30, quelle ne fut pas notre surprise d’apercevoir deux chevaux libres sur la route. On téléphone au maire puis au voisin, agriculteur. Ce sont les chevaux de Gérard qui se sont échappés de leur enclos. L’affaire est en de bonnes mains et nous pouvons reprendre le chantier sous un beau soleil.
Cette fois-ci, nous partons de zéro pour construire le muret de soutènement d’une terrasse qui accueillera une bâtisse légère. La première étape consiste à tracer le profil du muret. Il s’appuie sur un muret existant à l’ouest, qu’il faudra démolir sur une partie afin que les deux murets puissent s’encastrer l’un dans l’autre. Juste avant le muret existant, on décide de construire un escalier. Le muret s’appuie sur un rocher à l’ouest qu’il faudra épouser. La deuxième étape consiste à creuser et niveler le lit de fondation. pour y poser la semelle du muret.
Le muret mesure bien 6 m de long et à 12h30, nous avons seulement eu le temps de creuser les fondations et de poser une partie de l’assise. Nous avons dégoté quelques belles pierres pour les marches de l’escalier et nous décidons de les mettre en place avant d’aller déjeuner.
Le repas partagé du dimanche est tout aussi délicieux et original : radis noir râpé au sésame, galettes de millet, navets glacés au miel, tarte aux pommes végan. Nous reprenons vite le chantier car nous aimerions bien terminé le muret dans l’après-midi et il y a encore du boulot !
L’espace est plus ouvert sur ce chantier et on peut avancer sur plusieurs fronts. Coraline et Emmanuelle avancent le muret à l’est, Pauline et Thomas continue à l’ouest et Hervé remonte le muret existant. Mais rapidement, on manque de pierres. On dépouille le contrebas du mur de soutènement de la route juste à côté. Thomas, costaud comme un turc, sort des pierres de plus en plus grosses à lui tout seul, mais ce ne sera pas suffisant. Il faut aller chercher des pierres 5 m plus bas, au pied de la falaise… et surtout, les remonter !
La nuit commence à tomber, l’énergie commence à manquer. Nous avons terminé un bon tiers du muret dont l’escalier majestueux qui « rend vraiment bien ». A 19h, nous décidons de ranger les outils et de fêter la fin de ce bon week-end de partage et de création, autour d’un kir au cassis maison. Rendez-vous est pris pour un prochain chantier participatif au Bouyssou ou Tirmamanche chez Pauline et Thomas.